Faut-il faire confiance au lecteur de glycémie ?
















L‘arrivée sur le marché des lecteurs de glycémie dans les années 1980 a permis d’améliorer considérablement la prise en charge des patients diabétiques. Le contrôle régulier de la glycémie capillaire (autosurveillance) est un élément essentiel du traitement du diabète.


Le DCCT (Diabetes Control and Complications Trial, étude menée aux Etats-Unis) a confirmé les bénéfices de l’autosurveillance et de l’autocontrôle (adaptation des doses d’insuline en fonction des résultats) quand ils étaient pratiqués de manière fréquente pour prévenir et corriger au mieux les mouvements de la glycémie. L’obtention d’une glycémie moyenne proche de la normale est en effet le gage d’une protection vis-à-vis des conséquences du diabète, en particulier au niveau des yeux, des reins et des nerfs. Afin d’améliorer l’équilibre glycémique, l’autosurveillance doit être précise, rapide, facile et pratique d’utilisation.

La plupart des lecteurs ont fait la preuve de leur efficacité dans des études de laboratoire réalisées par des professionnels de santé, dans des conditions d’environnement contrôlées. En pratique quotidienne toutefois, on peut penser que la précision diminue lorsque ces appareils sont utilisés par les patients diabétiques. Aux USA, la FDA (Food and Drug Administration) a estimé que 3/4 des erreurs étaient dues à la manipulation. Le problème principal n’est pas en effet un mauvais fonctionnement du lecteur, mais la conception et les caractéristiques de la machine qui laissent trop de place à une utilisation incorrecte.

Un résultat non fiable peut être à l’origine de modifications ou décisions thérapeutiques inappropriées. Une erreur peut notamment avoir des conséquences dans la zone comprise entre 0,40 et 0,80 g/l sur la gestion des hypoglycémies.

Les premiers lecteurs, certains se souviennent du Dextrometer, fonctionnaient à l’aide d’un transformateur avec des bandelettes qu’il fallait rincer et sécher. Depuis les progrès ont été considérables, allant dans le sens d’une miniaturisation, d’une simplification de la manipulation (suppression du chronométrage, de l’essuyage; nécessité d’une goutte de sang de plus en plus petite...). Les lecteurs ont une plus grande rapidité, une sécurité plus importante (messages d’erreurs, suppression pour certains du contact entre le sang et l’appareil...). Chacune de ces améliorations a accru la fiabilité de ces appareils. Les technologies ont également évolué, utilisant un système optique qui détecte le changement de couleur de la bandelette réactive ou bien des biosensors basés sur le courant électrique généré par la réaction avec le glucose.

Tous les lecteurs de glycémie actuellement mis sur le marché satisfont à un certain nombre d’exigences et de contrôles, en particulier sous forme d’études cliniques à grande échelle en comparant les résultats avec les données du laboratoire.

Toutefois on peut regretter avec l’Alfediam (Association professionnelle des diabétologues) «qu’il n’existe pas en France de structure homologuant ou non les appareils avec autorisation de mise sur le marché suivant un cahier des charges précis».

De plus, le marquage CE est rendu obligatoire pour tout appareil vendu en France à partir du 14 juin 1998. Cette indication est une autodéclaration de conformité à un cahier des charges que s’est imposé le constructeur. L’autosurveillance est largement répandue parmi les diabétiques insulino-dépendants, mais est également de plus en plus fréquemment recommandée par les diabétologues dans le diabète non insulino-dépendant, le diabète dit gras de l’adulte, de loin le plus fréquent. La glycémie va remplacer ici l’absence de symptôme et permettre au diabétique de mieux appréhender sa maladie.

De fait, les indications de l’auto- surveillance augmentent (cf. encadré 1), à l’origine d’un coût non négligeable, même si le prix de vente des lecteurs a notablement diminué en 10 ans. Il importe donc que ces résultats soient fiables.

Quelles sont les erreurs susceptibles d’interférer sur le résultat de la glycémie ?
On peut les classer en plusieurs catégories: celles en rapport avec le lecteur et ses conditions d’utilisation; celles en rapport avec la manipulation des bandelettes; celles en rapport avec la piqûre du doigt et celles à rattacher à la goutte de sang.

En pratique quotidienne, quelles sont les erreurs les plus fréquentes ?
- fenêtre de lecture sale;
- application de sang insuffisante ou inappropriée sur la bandelette ou l’électrode;
- fenêtre de lecture rayée; appareil non étalonné ou non calibré;
- erreurs dans le minutage pour les lecteurs qui utilisent un chronomètre.

Comment s’assurer de résultats fiables avec le lecteur ?
Ce qu’il est inutile de faire:
- contrôler sur un autre doigt;
- contrôler sur l’autre main;
- comparer avec le résultat d’un ancien lecteur que l’on a gardé;
- comparer avec un résultat de laboratoire, alors que le test n’a pas été effectué au même moment;
- comparer avec le résultat du laboratoire sans tenir compte qu’il s’agit de sang veineux (la majorité des appareils utilise uniquement le sang capillaire et le résultat est d’environ 15 % inférieur);
- renouveler le test sans s’être assuré d’éliminer les causes d’erreurs possibles.

Ce qu’il faut faire:
- apprendre à se servir correctement du lecteur: choisir un appareil qui vous convient, vous faire expliquer son fonctionnement, le tester soi-même à plusieurs reprises en présence d’une infirmière ou d’un professionnel qui connaît bien ces machines. Dans beaucoup de services de diabétologie, existent des consultations infirmières susceptibles de vous renseigner et vous montrer les «derniers» lecteurs;
- respecter les conditions d’utilisation;
- contrôler régulièrement le lecteur: bandelette ou électrode test, solutions de contrôle...;
- l’Alfediam suggère: « que 2 fois par an au minimum, chaque patient mesure sa glycémie capillaire au doigt au même moment que le prélèvement veineux avec mesure de la glycémie effectuée par une méthode de référence dans un laboratoire qualifié. L’objectif d’exactitude est de plus ou moins 10% de différence»;
- une autre possibilité est maintenant offerte avec l’Hemocue, un analyseur de glucose qui équipe déjà un certain nombre de services de diabétologie. Il permet de réaliser un contrôle en consultation avec un bon degré de précision, à l’aide d’une goutte de sang capillaire. On peut avec cette technique tolérer également une différence de plus ou moins 10%.

En attendant les futurs lecteurs qui n’exigeront plus de sang et donc plus de piqûre (f), quelles sont les qualités d’un lecteur idéal ?
- petit, agréable, utilisable par tous, quelle que soit sa position;
- calibrage instantané à chaque nouveau flacon de bandelettes ou électrodes;
- aucun risque de faux résultats par salissures;
- aucun entretien nécessaire;
- démarrage automatique du test;
- contrôle continu du dosage;
- utilisation de sang veineux ou capillaire;
- messages de Sécurité (quantité insuffisante de sang...);
- mémoire avec possibilité de connexion sur ordinateur;
- aucun contact du sang avec l’appareil.

Beaucoup des appareils actuellement commercialisés satisfont à une bonne partie de ces critères.
Alors oui, mon lecteur est fiable... si...

Viagra et diabète : Un homme averti en vaut deux

Les indications du Viagra doivent par conséquent être bien posées, notamment en cas d’artériopathie importante des artères destinées au tissu caverneux (artères bouchées), l’effet thérapeutique sera quasiment nul puisque le sang ne peut pas arriver dans les corps caverneux.

Le Viagra aura plus d’indications dans les impuissances ou les problèmes d’origine psychologique, voire neurologique. Le comprimé se prend donc une heure avant le rapport sexuel (ceci est une moyenne, certains patients ont une érection tout à fait correcte au bout de 20 minutes, d’autres au bout d’l h 30), et ne peut être pris qu’une fois par jour.

Certains médicaments sont absolument contre-indiqués avec le Viagra, il s’agit des médicaments qu’on donne chez les gens qui ont des problèmes coronariens (angine de poitrine, infarctus) et ce sont tous les dérivés qui libèrent du monoxyde d’azote: dérivés nitrés comme la Trinitrine, le Risordan, le Langoran, le Nitriderm (liste non exhaustive), autres dérivés comme le Corvasal, l’Adancor et l’Icorel. Il faut donc être prudent, et ne pas oublier que chez un sujet qui a un problème coronarien, la reprise de l’activité sexuelle, au même titre que toute autre activité physique, peut constituer un effort qui peut être mal toléré au niveau du tissu cardiaque.
Quant aux effets secondaires du Viagra, ils sont relativement bénins. Il peut s’agir de sensations de bouffée de chaleur (flush), de troubles de la vision des couleurs, de maux de tête, de douleurs à l’estomac. Ces effets sont mineurs et peu fréquents.

Un homme averti en vaut deux, ces quelques conseils vous aideront peut- être à mieux comprendre ce nouveau traitement. Rappelez vous qu’il faut toujours faire la part des bénéfices et des risques lors de toute prescription médicamenteuse. Et surtout, n’oubliez pas que la base du traitement passe également par la relation avec la ou les partenaires, et qu’il ne suffit pas de traiter le symptôme sexuel pour que toutes les difficultés disparaissent.

Viagra et diabète : Une décision thérapeutique

Les traitements qui sont proposés actuellement pour les problèmes d’érection sont d’une part des comprimés de vaso-dilatateurs, qui ne sont efficaces que dans des déficits modérés, d’autre part les injections intra-caverneuses de produits vasodilatateurs (on injecte dans la verge ce produit qui va induire une érection par un processus pharmacologique), enfin un procédé totalement mécanique, le vacuum. Son principe est celui d’une pompe qui va créer le vide dans le tissu caverneux et ainsi aspirer le sang nécessaire pour obtenir une érection suffisante, cette érection étant maintenue secondairement en plaçant un anneau élastique à la verge pour maintenir l’érection durant le rapport sexuel. Lorsque par contre, le problème d’érection est induit par un médicament dont c’est l’effet secondaire, il suffit de modifier le médicament pour l’équivalent thérapeutique et c’est possible dans beaucoup de cas.

Compte tenu du caractère relativement astreignant de certains traitements comme les injections intra-caverneuses et le vacuum, il vaut mieux avoir recours à un avis spécialisé, soit avec un urologue, soit avec un sexologue qui pourront juger du traitement le plus approprié éventuellement, en réalisant quelques explorations au préalable.

Dans le cas particulier du sujet diabétique, l’avis du diabétologue-en-docrinologue quant au rôle potentiel d’un déficit hormonal (pas assez de testostérone, l’hormone mâle responsable de l’envie) ou des complications du diabète, participe également à la décision thérapeutique. L’arrivée du Viagra va certainement remettre en cause les habitudes thérapeutiques des andrologues (les spécialistes des problèmes sexuels chez l’homme).

Très vraisemblablement aussi, nous allons assister comme aux Etats-Unis à une demande très importante de traitement, qui va conduire à une prescription très large de cette molécule. Le Viagra est un inhibiteur des phosphodiestérases qui sont des enzymes qui dégradent le monoxyde d’azote qui est nécessaire à l’obtention de l’érection par le biais de phénomènes vasculaires. Le Viagra agit donc en augmentant la rigidité et en augmentant la durée de l’érection en inhibant la dégradation du monoxyde d’azote dans le tissu intra-caverneux.
Les traitements qui sont proposés actuellement pour les problèmes d’érection sont d’une part des comprimés de vaso-dilatateurs, qui ne sont efficaces que dans des déficits modérés, d’autre part les injections intra-caverneuses de produits vasodilatateurs (on injecte dans la verge ce produit qui va induire une érection par un processus pharmacologique), enfin un procédé totalement mécanique, le vacuum. Son principe est celui d’une pompe qui va créer le vide dans le tissu caverneux et ainsi aspirer le sang nécessaire pour obtenir une érection suffisante, cette érection étant maintenue secondairement en plaçant un anneau élastique à la verge pour maintenir l’érection durant le rapport sexuel. Lorsque par contre, le problème d’érection est induit par un médicament dont c’est l’effet secondaire, il suffit de modifier le médicament pour l’équivalent thérapeutique et c’est possible dans beaucoup de cas.

Compte tenu du caractère relativement astreignant de certains traitements comme les injections intra-caverneuses et le vacuum, il vaut mieux avoir recours à un avis spécialisé, soit avec un urologue, soit avec un sexologue qui pourront juger du traitement le plus approprié éventuellement, en réalisant quelques explorations au préalable.

Dans le cas particulier du sujet diabétique, l’avis du diabétologue-en-docrinologue quant au rôle potentiel d’un déficit hormonal (pas assez de testostérone, l’hormone mâle responsable de l’envie) ou des complications du diabète, participe également à la décision thérapeutique. L’arrivée du Viagra va certainement remettre en cause les habitudes thérapeutiques des andrologues (les spécialistes des problèmes sexuels chez l’homme).

Très vraisemblablement aussi, nous allons assister comme aux Etats-Unis à une demande très importante de traitement, qui va conduire à une prescription très large de cette molécule. Le Viagra est un inhibiteur des phosphodiestérases qui sont des enzymes qui dégradent le monoxyde d’azote qui est nécessaire à l’obtention de l’érection par le biais de phénomènes vasculaires. Le Viagra agit donc en augmentant la rigidité et en augmentant la durée de l’érection en inhibant la dégradation du monoxyde d’azote dans le tissu intra-caverneux.

Viagra et diabète : L’influence de l’état psychologique

Le tissu de l’érection, le tissu caverneux est situé dans la verge. Ce tissu est en quelque sorte une éponge qui, lors d’une stimulation, va se gorger de sang, et ce phénomène va aboutir à l’obtention d’une rigidité suffisante pour pénétrer la partenaire.


Pour que ce gonflement puisse être obtenu, il faut que les artères qui amènent le sang dans le corps caverneux soient en bon état, c’est-à- dire qu’elles ne soient pas bouchées par des plaques d’athérome comme on peut le voir chez les patients qui fument, ont un cholestérol trop élevé, une hypertension artérielle... (ce phénomène s’apparente à celui que l’on retrouve au niveau du coeur les artères du coeur se bouchent, et le tissu cardiaque vascularisé par ces artères se nécrose, ce qui constitue un infarctus). En plus de l’axe vasculaire, il est nécessaire aussi pour que l’érection se fasse dans de bonnes conditions, que les nerfs de l’érection soient en bon état, ces nerfs peuvent être altérés dans diverses maladies neurologiques (sclérose en plaques, paraplégie). Enfin, quand bien même les artères et les nerfs fonctionnent parfaitement, l’influence de l’état psychologique est telle qu’un pas de traiter le état de dépression ou des soucis, peuvent en soi entraîner une altération de l’érection.

Ce phénomène se manifeste le plus souvent par une panne sexuelle. Enfin, certains médicaments sont bien connus pour donner des troubles de l’érection tels ceux utilisés dans le traitement de l’hypertension artérielle (anti-hypertenseurs), ceux utilisés pour le traitement de l’hyperlipidémie (fibrates), ou ceux utilisés pour le traitement de l’ulcère de l’estomac ou encore dans les états dépressifs ou les troubles psychiatriques divers.

Tous ces troubles peuvent survenir indépendamment de tout diabète, et la composante psychologique est retrouvée dans la plupart des cas. Chez le sujet diabétique, les troubles de l’érection peuvent être liés soit à un problème vasculaire dans le cadre d’une artériopathie qui peut toucher aussi bien les membres inférieurs, les coronaires, que les artères irriguant le tissu caverneux, dans le cadre d’une neuropathie qui peut aussi bien toucher les membres inférieurs que les nerfs de l’érection, ou encore dans un contexte de difficultés psychologiques: problèmes de couple ou au vécu du diabète lui-même.

La prise en charge diabétologique dans les dix dernières années a permis de diminuer la fréquence des complications artérielles et neurologiques, voire de ralentir leur évolution, de telle sorte que l’on voit progressivement se modifier la population des diabétiques qui consultent pour des problèmes sexuels. En effet, la participation psychologique à ces problèmes sexuels devient de plus en plus importante par rapport à la participation organique (liée aux complications du diabète).

Viagra et diabète : que faut-il savoir ?

La sortie récente du Viagra, a fait l’objet de nombreuses controverses aux Etats-Unis, et son arrivée toute récente en France soulève un certain nombre de questions auxquelles il nous a semblé important de répondre.


De nombreuses émissions médicales à la télévision ou sur les radios ont déjà amplement débattu sur les vertus et les effets secondaires du Viagra, le nouveau traitement de l’érection et l’afflux des informations ont peut-être semé le doute chez certains d’entre vous. Voici donc quelques précisions d’une part sur les problèmes sexuels qui peuvent être rencontrés au cours de l’évolution d’un diabète, d’autre part sur l’efficacité potentielle du Viagra sur ces symptômes.

Qu’en est-il des problèmes sexuels liés au diabète. Effectivement les problèmes d’érection (dysérection) ou les impuissances, les problèmes d’éjaculation rétrograde (le sperme reflue dans la vessie) sont décrits comme faisant partie des complications du diabète. Il n’est pas rare que certains d’entre vous qui ont rencontré ce problème en parlent à leur médecin, en demandant une aide, et sont souvent déçus par la réponse de celui-ci: « c’est lié au diabète, il n’y a pas grand chose à faire ».

Les problèmes sexuels ne sont pas aussi rares qu’on le pense, aussi bien chez les non diabétiques que chez les diabétiques. La fréquence de ces problèmes sexuels est vraisemblablement très sous-estimée puisqu’il s’agit d’un sujet tabou. La libération des moeurs et le droit à la sexualité font que maintenant on en parle plus.

Les estimations qui ont été faites chez les sujets non diabétiques montrent qu’environ 10 % des hommes de la quarantaine ont un problème soit d’érection, soit d’éjaculation, que la fréquence des problèmes sexuels augmentent de façon régulière avec l’âge, à savoir 25 % à l’âge de 60 ans et plus encore plus tard.

Le mécanisme de l’érection est très complexe, résultat d’un équilibre précis, et parfois fragile, entre des mécanismes hormonaux, artériels, neurologiques et enfin psychologiques.

L’étude UKPDS : Les problèmes posés, les réponses apportées

Il est difficile d’équilibrer le diabète de type 2 (non insulino-dépendant). Tout le monde l’a observé, et c’est bien compréhensible. Prescrire un traitement ne suffit pas, le patient doit s’imposer un changement de mode de vie et d’habitudes alimentaires pour essayer de maintenir un poids « idéal», alors qu’une glycémie à 2 ou 3 g/litre n’entraîne pas de troubles immédiats. Cela impose au médecin de motiver et soutenir son patient sur le long cours, tâche d’autant plus difficile que le médecin n’était pas toujours persuadé qu’un bon contrôle de la glycémie améliorerait le pronostic à long terme, c’est-à-dire réduirait le risque de complications du diabète.

L’étude UKPDS (United Kingdom Prospective Diabetes Study), débutée en 1977, se proposait d’apporter une réponse aux questions suivantes:
- L’équilibre du diabète diminue-t-il le risque de complications tardives.
- Certains médicaments sont-ils dans cette optique plus utiles que d’autres.
- Le contrôle de l’hypertension artérielle lorsqu’elle existe diminue-t-il aussi le risque de complications et certains médicaments anti-h ypertenseurs sont-ils plus utiles que d’autres.

Pour cela, plus de 4 000 sujets ont été enrôlés lors du diagnostic de diabète de type 2 et ont été suivis pendant une moyenne de dix années. Ils ont été répartis en de nombreux sous-groupes, les uns avec un traitement dont le seul objectif était de maintenir la glycémie au-dessous de 3 g/litre, les autres avec des traitements variés pour tenter de ramener la glycémie à jeun au-dessous de 1,20 g/litre.

Cette étude a d’abord mis en évidence deux points importants de ce que l’on peut appeler l’histoire naturelle du diabète de type 2. Le diabète a tendance à s’aggraver progressivement, c’est-à-dire que la glycémie et l’hémoglobine glycosylée s’élèvent au fil des années. D’autre part, il est difficile d’équilibrer ce diabète, puisque même avec des traitements intensifiés, la glycémie s’élève progressivement tout au long du suivi.
En réponse à la première question, il a été montré que dans le groupe traité de façon optimisée, la réduction pendant dix ans de 11 % de la glycémie à jeun moyenne, de 0,9 % du taux d’hémoglobine glyquée est associée à une réduction significative de 25 % environ dans l’apparition des complications microvasculaires, néphropathie, rétinopathie, y compris la nécessité de photo- coagulations au laser.

Pour l’infarctus du myocarde, les résultats sont un peu moins nets: la baisse est de 16 % à la limite de la significativité statistique. Ily a donc bien bénéfice à réduire la glycémie dans le diabète de type 2.

Les divers traitements sont également efficaces, aucun n’apparaît dangereux. il existe un avantage à la Metformine chez les diabétiques obèses. En effet, les diabétiques en surpoids traités par Metformine maintiennent plus facilement leur poids que ceux traités par Sulfamide ou insuline, font moins d’infarctus du myocarde et ont moins de décès en rapport avec le diabète. Mais, en pratique, l’élévation progressive de la glycémie fait qu’il est nécessaire d’envisager une association de traitements oraux pour contrôler le diabète, que l’échappement à ce traitement oral est fréquent, parfois inéluctable et qu’il ne faut pas s’abstenir de passer à l’insuline, puisqu’il est bien démontré que meilleure est la glycémie à jeun, meilleur est le pronostic à long terme.

La deuxième réponse importante est que le contrôle de la pression artérielle avec en moyenne 140/80 millimètres de mercure dans le groupe traité contre 160/90 dans l’autre, s’est accompagnée d’une réduction de 24 % de l’ensemble des événements liés au diabète, de 32 % de la mortalité liée à celui-ci, de près de 50 % des accidents vasculaires cérébraux et de l’insuffisance cardiaque, mais cela, on pouvait s’y attendre, mais aussi, fait capital, de 37 % des complications microvasculaires et en particulier de la rétinopathie avec deux fois moins de détérioration de la vision dans k groupe dont la pression artérielle était contrôlée. Un bêta-bloquant ou un inhibiteur de l’enzyme de conversion était utilisé, il n’est pas apparu que l’un était manifestement supérieur à l’autre en termes de résultats.
On notera aussi que les contraintes entraînées par le traitement intensif par rapport aux traitements conventionnels n’ont pas entraîné de modifications de la qualité de vie. Ce sont les complications qui détériorent celle-ci, pas l’observance du traitement.

Enfin, d’un point de vue économique, puisqu’il faut bien en parler, le surcoût engendré par le traitement optimisé est largement compensé par les économies réalisées par la diminution du nombre et de la gravité des complications.

Les rapporteurs de l’étude soulignent même qu’une année de vie gagnée par un traitement adapté du diabète, coûte beaucoup moins cher à la société qu’une année gagnée par le traitement de l’hyperlipidémie ou par le dépistage du cancer du sein.

Les résultats de cette étude viennent donc conforter les conclusions portées, deux mois avant sa parution, par la Conférence Nationale de Santé qui a déclaré le diabète priorité nationale en Santé Publique. En effet, bien traiter le diabète fait réaliser des économies à la Société et ne coûte pas cher par comparaison à d’autres pathologies fortement médiatisées.

Professeur Philippe Vague
Président de l’Alfediam

La Glucowatch : mythe ou réalité?

La mesure non invasive de la glycémie représente un des grands espoirs pour l’ensemble des diabétiques notamment ceux traités par injection d’insuline. Il s’agit de méthodes permettant de mesurer, à des fréquences variables, la glycémie sans avoir à réaliser de prélèvement de sang avec effraction de la peau. L’une de ces méthodes, dite iontophorèze, a connu un développement rapide au cours des derniers mois. Il s’agit d’une montre permettant la lecture de la glycémie appelée Glucowatch.

La iontophorèze consiste, par l’application d’un faible courant électrique au travers d’un patch, à extraire le glucose présent dans le tissu sous- cutané et de l’accumuler dans le patch. Après cette accumulation qui dure une vingtaine de minutes en général, un système classique mesure la quantité de glucose présente dans le patch. Cette technique est très prometteuse puisqu’on peut, simplement par application d’un patch et au-dessus du patch d’un système comparable à une montre, mesurer la glycémie toutes les 30 minutes pendant plusieurs heures ou jours. Bien sûr la mesure est limitée par le fait que la technique comprend d’abord l’extraction du glucose, et donc le résultat obtenu reflète la glycémie des 15 à 20 minutes qui précèdent la mesure.

Il a été beaucoup question au cours des derniers mois de la mise sur le marché de cette Glucowatch, d’autant qu’il semble bien que certains industriels se soient impliqués fortement dans le développement final du produit. A l’heure actuelle, malheureusement, force est de rester prudent dans les espoirs de développement immédiat de la technique. En effet, nombre de problèmes ne sont pas résolus.

En particulier le courant électrique que dispense le patch a un effet très irritant tout comme le patch lui-même sur la peau, source de douleurs et d’irritations cutanées parfois extrêmement sévères. De plus il existe encore d’importantes limitations techniques qui font que le système ne permet réellement de mesurer la glycémie de manière fiable que pendant quelques heures, ce qui est largement insuffisant pour une application en routine qui demanderait au moins 2 à 3 jours d’efficacité. Enfin, la technique ne dispense pas d’un contrôle de glycémie capillaire pour calibrer le système. Technique certes prometteuse, les problèmes rencontrés ne permettent pas d’envisager une commercialisation à grande échelle dans les prochains mois.

Taille et diabète

Les variations en taille et en poids ont été étudiées pendant les 3 premières années de diabète chez 152 enfants et adolescents. Ces variations ont été comparées à 80 enfants normaux.

L’âge moyen des diabétiques et du groupe de contrôle se situait entre 8 et 9 ans. Indépendante du sexe et de la puberté, la taille des diabétiques était plus élevée que dans le groupe- contrôle au moment du diagnostic.

L’équilibre n’était pas clairement corrélé à la taille et au poids durant les 3 années de suivi. Durant la première année de diabète, l’écart de taille avec la population normale avait tendance à diminuer.

Un nouveau produit à l’essai pour les DID

L‘équipe du Professeur Bougnière de l’Hôpital de St Vincent de Paul à Paris, en collaboration avec une équipe suédoise vient de publier une étude sur un nouveau produit qui aurait une action dans le diabète de type 1. (Diabetologia, Volume 41 Issue 9 (l998)p 1040-1046).

La linomide protège les souris du diabète. Cette étude a permis d’étudier les effets de la linomide sur les besoins en insuline et la fonction de la cellule bêta d’enfants diabétiques venant d’être diagnostiqués.

Les effets favorables de la linomide (diminution de doses d’insuline, amélioration de l’HbAl C) étaient contrés par des effets secondaires non négligeables.

Les auteurs conseillent de nouvelles études pour être sûr de l’innocuité de ce nouveau produit et de son intérêt réel.

Fibres et équilibre : une forte amitié

Une récente étude concernant plus de 2 000 diabétiques de type 1 a été réalisée pour observer les relations entre les fibres alimentaires, l’acidocétose et l’hémoglobine glyquée.


L’effet bénéfique des fibres sur le contrôle glycémique a souvent été décrit, même s’il est controversé. Cette étude apporte une nouvelle pierre, en montrant que plus les fibres étaient présentes dans l’alimentation, plus l’hémoglobine glyquée baissait, indépendamment de l’apport en glucides.




Moins d’acidocétoses sévères pour les hauts consommateurs de fibres, mais l’hypoglycémie grave n’étaient pas liée à la consommation de fibres.

L’étude ne dit pas si les consommateurs de fibres se surveillaient mieux que les autres. Cependant, la consommation de légumes et de fruits, excellents pourvoyeurs de fibres a toujours été conseillée par Equilibre. Continuez, cela ne semble faire que du bien.

L’été n’est pas Favorable à la déclaration du diabète

Un récent travail analyse le nombre de nouveaux cas de diabète déclarés pour les enfants de moins de 14 ans dans deux contrées à forte incidence (la Finlande et la Sardaigne).

Situées à l’opposé du continent européen, avec des climats vraiment différents, ces deux régions ont la particularité d’avoir une incidence du diabète insulino-dépendant très élevée, environ 3 fois celui de la France et ceci sans explication claire. Cette étude effectuée sur 1405 cas en Finlande et 425 cas en Sardaigne de 1989 à 1992 a ciblé les variations de diagnostic en fonction des saisons.

Si le diabète insulino-dépendant chez les enfants est souvent diagnostiqué à l’automne et au printemps cela n’est pas démenti par cette étude. Dans les deux pays, le diabète insulino-dépendant est bien entendu diagnostiqué en été, mais de manière beaucoup moins fréquente. Aucune influence virale ne peut être mise en évidence.

La forte incidence du diabète insulino-dépendant dans ces deux régions très différentes n’a pas encore trouvée d’explication.

Action de santé publique dans le domaine du diabète

En 1994, le ministère des Affaires Sociales a demandé au Haut Comité de la Santé Publique d’effectuer des «propositions d’actions de santé publique dans le domaine du diabète sucré ». L’AFD, comme l’Alfediam, a participé activement à ce groupe de travail dont les conclusions viennent d’être publiées dans un rapport de 62 pages.
Le Haut Comité constate que « le diabète est en France une réalité sanitaire préoccupante», et que le diabète non insulino-dépendant, « faute d’un diagnostic précoce de la maladie longtemps insidieuse, ces complications sont le plus souvent découvertes à un stade avancé de leur évolution. »

«L’auto-prise en charge suppose une éducation initiale, habituellement assurée en milieu hospitalier, puis une formation continue et un soutien dans lesquels plusieurs associations jouent déjà un rôle essentiel. »

« La situation est bien différente pour le diabète non insulino-dépendant (DNID). Le dépistage manque d’efficacité, l’action des médecins généralistes paraît très insuffisante, l’éducation face au risque et à la maladie est inadaptée, la coordination entre les acteurs sanitaires et sociaux n’est pas satisfaisante, l’organisation hospitalière de la diabétologie est largement perfectible alors que l’évaluation médico-économique est quasi inexistante. Au total, la faible observance thérapeutique des malades est génératrice de coûts importants et en partie inutiles car sans bénéfice pour les personnes ou les populations concernées. Le vieillissement de la population risque d’aggraver inexorablement cet état de fait. »

Réfléchir sur la prévention, les dispositifs de soins et l’éducation dans le cas du diabète, c’est également aborder les questions plus générales de la prise en charge au long cours de maladies chroniques comme l’hypertension artérielle, les cardiopathies ischémiques... les maladies dites de « civilisation», mais également la maladie de Parkinson, ou l’asthme...

Le Haut Comité distingue trois enjeux à propos du diabète et des maladies chroniques en général: « Structurer et rationaliser les dispositifs de soins spécialisés, favoriser une véritable éducation des patients dans la gestion de leur maladie, reconnaître comme légitime le souhait des patients qui revendiquent davantage d’autonomie.»

Dans le cas des diabètes comme dans le cas des autres maladies chroniques dites «de civilisation», la prévention générale passe par l’information systématique de la population sur les bonnes pratiques hygiéno-diététiques (alimentation, activité physique...). L’implication de l’Education nationale, les échanges entre les associations d’usagers et les professionnels de santé médicaux et paramédicaux, des actions d’éducation diversifiées selon les tranches d’âge sont les actions recommandées.

Plus globalement, le Haut Comité de la Santé Publique recommande d’adopter l’objectif de 30% de patients atteints de DNID équilibrés par les seules mesures hygiéno-diététiques, à l’image des pays européens voisins (actuellement ce pourcentage en France ne dépasse pas 10 %).
Le Haut Comité poursuit en soulignant « il convient que les pouvoirs publics poursuivent leur soutien aux associations de malades qui ont prouvé leur
efficacité. » A.H.

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