Action de santé publique dans le domaine du diabète

En 1994, le ministère des Affaires Sociales a demandé au Haut Comité de la Santé Publique d’effectuer des «propositions d’actions de santé publique dans le domaine du diabète sucré ». L’AFD, comme l’Alfediam, a participé activement à ce groupe de travail dont les conclusions viennent d’être publiées dans un rapport de 62 pages.
Le Haut Comité constate que « le diabète est en France une réalité sanitaire préoccupante», et que le diabète non insulino-dépendant, « faute d’un diagnostic précoce de la maladie longtemps insidieuse, ces complications sont le plus souvent découvertes à un stade avancé de leur évolution. »

«L’auto-prise en charge suppose une éducation initiale, habituellement assurée en milieu hospitalier, puis une formation continue et un soutien dans lesquels plusieurs associations jouent déjà un rôle essentiel. »

« La situation est bien différente pour le diabète non insulino-dépendant (DNID). Le dépistage manque d’efficacité, l’action des médecins généralistes paraît très insuffisante, l’éducation face au risque et à la maladie est inadaptée, la coordination entre les acteurs sanitaires et sociaux n’est pas satisfaisante, l’organisation hospitalière de la diabétologie est largement perfectible alors que l’évaluation médico-économique est quasi inexistante. Au total, la faible observance thérapeutique des malades est génératrice de coûts importants et en partie inutiles car sans bénéfice pour les personnes ou les populations concernées. Le vieillissement de la population risque d’aggraver inexorablement cet état de fait. »

Réfléchir sur la prévention, les dispositifs de soins et l’éducation dans le cas du diabète, c’est également aborder les questions plus générales de la prise en charge au long cours de maladies chroniques comme l’hypertension artérielle, les cardiopathies ischémiques... les maladies dites de « civilisation», mais également la maladie de Parkinson, ou l’asthme...

Le Haut Comité distingue trois enjeux à propos du diabète et des maladies chroniques en général: « Structurer et rationaliser les dispositifs de soins spécialisés, favoriser une véritable éducation des patients dans la gestion de leur maladie, reconnaître comme légitime le souhait des patients qui revendiquent davantage d’autonomie.»

Dans le cas des diabètes comme dans le cas des autres maladies chroniques dites «de civilisation», la prévention générale passe par l’information systématique de la population sur les bonnes pratiques hygiéno-diététiques (alimentation, activité physique...). L’implication de l’Education nationale, les échanges entre les associations d’usagers et les professionnels de santé médicaux et paramédicaux, des actions d’éducation diversifiées selon les tranches d’âge sont les actions recommandées.

Plus globalement, le Haut Comité de la Santé Publique recommande d’adopter l’objectif de 30% de patients atteints de DNID équilibrés par les seules mesures hygiéno-diététiques, à l’image des pays européens voisins (actuellement ce pourcentage en France ne dépasse pas 10 %).
Le Haut Comité poursuit en soulignant « il convient que les pouvoirs publics poursuivent leur soutien aux associations de malades qui ont prouvé leur
efficacité. » A.H.

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