La Glucowatch : mythe ou réalité?

La mesure non invasive de la glycémie représente un des grands espoirs pour l’ensemble des diabétiques notamment ceux traités par injection d’insuline. Il s’agit de méthodes permettant de mesurer, à des fréquences variables, la glycémie sans avoir à réaliser de prélèvement de sang avec effraction de la peau. L’une de ces méthodes, dite iontophorèze, a connu un développement rapide au cours des derniers mois. Il s’agit d’une montre permettant la lecture de la glycémie appelée Glucowatch.

La iontophorèze consiste, par l’application d’un faible courant électrique au travers d’un patch, à extraire le glucose présent dans le tissu sous- cutané et de l’accumuler dans le patch. Après cette accumulation qui dure une vingtaine de minutes en général, un système classique mesure la quantité de glucose présente dans le patch. Cette technique est très prometteuse puisqu’on peut, simplement par application d’un patch et au-dessus du patch d’un système comparable à une montre, mesurer la glycémie toutes les 30 minutes pendant plusieurs heures ou jours. Bien sûr la mesure est limitée par le fait que la technique comprend d’abord l’extraction du glucose, et donc le résultat obtenu reflète la glycémie des 15 à 20 minutes qui précèdent la mesure.

Il a été beaucoup question au cours des derniers mois de la mise sur le marché de cette Glucowatch, d’autant qu’il semble bien que certains industriels se soient impliqués fortement dans le développement final du produit. A l’heure actuelle, malheureusement, force est de rester prudent dans les espoirs de développement immédiat de la technique. En effet, nombre de problèmes ne sont pas résolus.

En particulier le courant électrique que dispense le patch a un effet très irritant tout comme le patch lui-même sur la peau, source de douleurs et d’irritations cutanées parfois extrêmement sévères. De plus il existe encore d’importantes limitations techniques qui font que le système ne permet réellement de mesurer la glycémie de manière fiable que pendant quelques heures, ce qui est largement insuffisant pour une application en routine qui demanderait au moins 2 à 3 jours d’efficacité. Enfin, la technique ne dispense pas d’un contrôle de glycémie capillaire pour calibrer le système. Technique certes prometteuse, les problèmes rencontrés ne permettent pas d’envisager une commercialisation à grande échelle dans les prochains mois.

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